Le produit de la vente en nue propriété
La vente en nue-propriété d’un bien immobilier est considérée comme une mutation à titre onéreux, ce qui implique qu’elle soit soumise à la taxation sur les plus-values immobilières réalisées par les personnes physiques. Cette fiscalité s’applique tant que la vente intervient pendant la période de démembrement de propriété, qu’elle se fasse après la réunification de la pleine propriété.
Dans les deux cas, les conséquences fiscales et financières restent similaires : le nu-propriétaire ou le plein propriétaire perçoit un capital qui peut être librement utilisé, que ce soit pour réinvestir, placer ou dépensier. Cette liquidité, générée par la vente, offre ainsi une grande flexibilité pour l’investisseur, tout en étant soumise aux règles fiscales en vigueur sur les plus-values.
Qui perçoit le capital
Ni l’usufruitier ni le nu-propriétaire ne peuvent vendre le bien dans son ensemble, c’est-à-dire la pleine propriété, de manière indépendante. Chacun peut uniquement vendre les droits qu’il détient sur le bien : l’usufruitier a la possibilité de vendre son usufruit, tandis que le nu-propriétaire peut céder la nue-propriété.
La vente de la nue-propriété, sans affecter l’usufruit, ne prive pas l’usufruitier de ses droits. Selon l’article 621, alinéa 2 du Code Civil, la vente du bien grevé d’usufruit, réalisée sans l’accord de l’usufruitier, n’entraîne aucune modification de son droit. L’usufruitier conserve son droit d’usage et de jouissance du bien, sauf s’il renonce expressément à celui-ci. En d’autres termes, la cession de la nue-propriété ne touche pas l’usufruit si l’usufruitier n’a pas renoncé à son droit ou donné son accord pour la vente.
Tableau : Droits de vente ?
Je suis | Je veux vendre | Autorisation préalable de l’autre partie ? |
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Nu propriétaire | La nue propriété | Sous conditions * |
Nu propriétaire | La pleine propriété | Autorisation conjointe ** |
Usufruitier | L’usufruit | NON |
Usufruitier | La pleine propriété | Autorisation conjointe ** |
Plein propriétaire | La nue propriété | NON |
Plein propriétaire | L’usufruit | NON |
Plein propriétaire | La pleine propriété | NON |
Sous conditions * : Dans le cas où la nue propriété a précédemment été transmise par voie de donation, la vente est soumise à l’autorisation préalable du donateur dans le cas où celui-ci est ajouté à l’acte de donation une clause d’interdiction d’aliénation.
Hormis ce cas spécifique, le nu-propriétaire est libre de vendre son droit sans l’accord préalable de l’usufruitier.
Autorisation conjointe ** : Le nu propriétaire et l’usufruitier ne peuvent vendre que leurs droits respectifs. Pour vendre la pleine propriété, chacun devra demander l’autorisation préalable de l’autre partie.
Cession des droits démembrés
Lors d’une vente d’un bien immobilier en période de démembrement et lorsque le(s) nu propriétaire et usufruitier(s), d’un commun accord, souhaitent vendre le bien, le prix de vente en pleine propriété revient à la répartition entre les parties usufruitières et nues propriétaires au prorata de la valeur des droits de chacun en retenant la valeur fiscale ou économique de l’usufruit.
Si la cession ne porte que sur la nue propriété, le titulaire du droit ne partage pas le prix. L’intégralité du produit de cession lui revient. Pour en savoir plus sur la cession en nue propriété, cliquez ici
Origine de la prise de possession de votre droit de nue propriété :
- Vous pouvez avoir acquis le seul droit de nue propriété, dans une logique d’investissement. Vous souhaitez revendre cet investissement qui ne correspond plus à vos objectifs ? Cliquez ici.
- Vous avez reçu la nue propriété lors d’une succession ou d’une donation de vos parents. Pour les donateurs, il s’agit de transmettre leur patrimoine de leur vivant, à leurs proches. Souvent jusqu’à leurs décès, vous ne pouvez pas jouir du bien. Vous souhaitez céder ce droit ? Le Cabinet Nuepro immo vous accompagne dans cette démarche. Pour en savoir plus, cliquez ici.
- Vous êtes plein propriétaire et souhaitez retirer un capital de votre patrimoine immobilier sans pour autant devoir déménager ou stopper la location du bien. C’est possible avec Nuepro immo, cliquez ici pour découvrir cette solution innovante.
Calcul la valeur des droits et la fiscalité
L’estimation du prix de cession d’un bien immobilier en nue-propriété doit reposer sur plusieurs méthodes économiques et fiscales. L’analyse doit non seulement tenir compte des valeurs actuelles du marché immobilier, mais également évaluer son évolution depuis l’acquisition initiale du bien en nue-propriété. Cette étude permet ainsi de déterminer de manière précise la valeur du bien au moment de la vente, en intégrant les fluctuations du marché.
La vente d’un bien immobilier génère une taxation sur les plus-values immobilières réalisées par les personnes physiques. Cette plus-value correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition du bien, et est soumise à un régime fiscal spécifique.
Une fois la plus-value brute déterminée, des abattements pour durée de détention sont appliqués afin de réduire le montant taxable. Ces abattements varient en fonction de la durée pendant laquelle le bien a été détenu. Le montant restant, après application des abattements, est ensuite soumis à une taxation forfaitaire. Cette taxation se compose d’un taux fixe de 19% sur la plus-value, complété par des prélèvements sociaux à hauteur de 17,2%.
Pour obtenir plus de détails sur la fiscalité applicable en cas de cession de la nue-propriété, vous pouvez consulter la section dédiée en cliquant ici.
Cession après la période de démembrement
Lorsqu’un bien immobilier est vendu après la réunion de la nue-propriété et de l’usufruit, le produit de la vente revient entièrement au plein propriétaire, qui en est devenu le titulaire unique. Ce dernier est soumis à la taxation sur les plus-values immobilières après application des abattements pour durée de détention, le cas échéant.
Il est important de noter que, dans ce cas, le prix de vente ne bénéficie qu’au plein propriétaire. L’ancien usufruitier, qu’il ait été déchu de ses droits suite au décès ou à la fin de son usufruit temporaire, ne perçoit aucune part du produit de la vente. Une fois l’usufruit éteint, pour quelque raison que ce soit, l’usufruitier ne conserve aucun droit sur la vente de la pleine propriété.
Ce mécanisme reflète le principe fondamental du démembrement de propriété, selon lequel l’usufruitier bénéficie du droit d’usage et de jouissance du bien pendant la durée de son usufruit, mais n’a aucune part dans les fruits financiers de la vente une fois son usufruit terminé. Ce type de cession, bien que souvent avantageux pour le nu-propriétaire qui récupère la pleine propriété, doit être soigneusement préparé, car les implications fiscales et les droits associés à chaque partie sont nettement distincts.
Les diagnostics immobiliers en nue propriété
Depuis 1997, avec l’entrée en vigueur de la loi Carrez, les diagnostics immobiliers sont devenus obligatoires pour toute transaction immobilière, que ce soit en pleine propriété ou en nue propriété. Ces diagnostics ont pour but d’informer les acheteurs et de les protéger en leur fournissant des informations cruciales sur l’état général du bien. Ils permettent de garantir que l’acheteur connaît précisément les caractéristiques du bien avant de prendre une décision d’achat.
La responsabilité de faire réaliser ces diagnostics incombe au nu-propriétaire, qui doit s’assurer que les documents nécessaires soient fournis lors de la transaction.
Le dossier de diagnostics techniques (DDT) comprend une série de diagnostics, qu’ils soient obligatoires ou complémentaires, afin de fournir un état détaillé du bien. Parmi les éléments vérifiés, on retrouve : la superficie du bien, la présence de plomb, d’amiante, de termites, ainsi que l’évaluation de la zone géographique en termes de risques environnementaux (inondations, zones sismiques, etc.).
Vous trouverez ci-dessous la liste des diagnostics à réaliser, selon l’ancienneté du bien (en fonction de la date de permis de construire), afin de respecter les obligations légales et d’assurer la sécurité et la transparence pour l’acheteur.
Diagnostics immobiliers en fonction de la date de permis de construire
Permis de construire avant le 01/01/1949 | Permis de construire entre 1949 et 01/07/1997 | Permis de construire après 01/07/1997 | |
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Une maison |
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Un appartement |
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Liste des diagnostics obligatoires
L’installation de gaz a plus de 15 ans | Diagnostic Gaz |
L’installation électrique a plus de 15 ans | Diagnostic Electricité |
Le bien est situé dans une zone réglementée « Termites » | Diagnostic Termites |
Quelle qualité de couverture internet du bien | DPN – Diagnostic de Performance Numérique |
Présence d’insectes et de champignons s’attaquant au bois | Diagnostic Etat parasitaire |
Durée de validité du diagnostic
Durée de validité du diagnostic | |
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Amiante | Illimité si négatif |
DPE | 10 ans |
ERNMT | 6 mois |
Plomb | 1 an si positif, illimité si négatif |
Electricité | 3 ans |
Loi Carrez | Illimité si pas de travaux post-diagnostic |
Gaz | 3 ans |
Termites | 6 mois |